L’industrie du vélo, ce n’est pas qu’un simple guidon et deux roues. C’est aussi un secteur en pleine transformation où le recrutement peine parfois à suivre le rythme des pédaliers. En 2024, le Baromètre de l’Emploi et du Recrutement dans la Filière Vélo, réalisé par Le Job Vélo et Weelz nous livre une image contrastée de cet univers qui allie traditions bien ancrées et nouveaux défis.
Un secteur aux racines profondes, mais aux feuilles encore vertes
Un peu moins de 70 entreprises ont pris le temps de répondre à ce baromètre, et déjà, c’est plutôt une bonne nouvelle. Cela prouve que la filière vélo, bien que plus vieille que certains de nos vélos d’enfance, n’a pas encore dit son dernier mot. En effet, 36% des entreprises ayant répondu existent depuis plus de dix ans. Oui, dix ans, c’est presque un siècle dans le monde d’aujourd’hui. Mais aussi un gage de sécurité et une bonne nouvelle pour la pérennité de l’industrie vélo. Ces entreprises comme les plus jeunes ont un vrai défi à relever : renouveler leur personnel. Parce que si on a un vélo pour la vie, les équipes, elles, ont tendance à changer.
La galère du recrutement : chercher la perle rare
C’est là que ça coince. Si l’on pouvait recruter des talents comme on change une chambre à air, tout irait bien. Mais non. Le secteur du vélo fait face à une pénurie de compétences, notamment pour les postes techniques. Plus de 65% des entreprises interrogées peinent à recruter. Malgré de nombreuses emplois disponibles ou à venir, la grande majorité s’arrache les cheveux pour recruter. Mécaniciens, réparateurs, vendeurs, marketeux : tous les corps de métier semblent impactés.
Alors que le nombre de cyclistes continue de grandir et que les politiques publiques et aménagements s’améliorent, le vélo ne serait pas un secteur attrayant ? A priori, ce n’est pas ici qu’il faut chercher. Trois explications remontent du Baromètre : pénurie de compétences, salaires et pas les bons profils en face des bons jobs. Une façon de souligner à nouveau l’équilibre compliqué de l’industrie du vélo française.
A ce titre, l’initiative de ce Baromètre, poussé par Le Job Vélo et Weelz est encourageante. Voir presque 70 entreprises du secteur y répondre l’est encore plus. Le problème est connu et identifié. Ces nouvelles initiatives apportent un coup de jeune bien nécessaire.
Parité et inclusion : deux roues qui tournent lentement
Ah, la parité ! Sujet épineux, même dans le monde du vélo. Si vous cherchez des femmes dans les ateliers ou sur les chaînes de montage, il va falloir pédaler encore un peu. Le baromètre révèle un vrai décalage en matière de diversité dans la filière. En moyenne, seules 32,5% des employées sont des femmes, ce qui laisse une marge de progression assez conséquente. Pourtant, attirer plus de femmes dans le secteur pourrait résoudre une partie du problème de pénurie de main-d’œuvre.
Certaines entreprises l’ont bien compris et commencent à prendre des initiatives. Mais dans l’ensemble, l’inclusion reste encore un défi à relever. Autrement dit, il va falloir plus que quelques coups de pédale pour rendre le secteur du vélo inclusif. Roulez Jeunesse n’a d’ailleurs pas de leçon à donner : nous ne comptons pas de réparatrice dans notre réseau à ce jour et devons encore mettre en place des actions pour corriger cela…
Un équilibre à trouver pour l’avenir du secteur
En somme, le baromètre de l’emploi dans le vélo en 2024 nous montre que la filière est à un tournant. Le secteur est solide, bien ancré dans le paysage économique, mais il fait face à des défis de taille, notamment en matière de recrutement et de diversité. Cependant, des initiatives modernes et des solutions innovantes commencent à émerger, offrant des perspectives encourageantes pour l’avenir. Les 12 recommandations du Baromètre aideront sûrement employeurs, candidats et institutions à avancer.
À condition que l’industrie continue de pédaler dans la bonne direction, il est certain que la route vers un avenir plus inclusif, moderne et innovant est tracée. Mais pour y arriver, il faudra sans doute éviter les crevaisons en chemin !
Sources : Baromètre de l’emploi et du recrutement dans la filière vélo
