Il y a plus de 3 ans, j’ai décidé de franchir le pas : exit le scooter, bonjour le vélo électrique. Après des semaines de recherches et de tests, mon choix s’est porté sur le Moustache Lundi 27.1. Des milliers de kilomètres plus tard, il est temps de vous livrer mon test complet de ce vélo devenu une référence. Vélotaf, sorties en famille, voyages en train… notre Lundi a tout vécu, y compris quelques rencontres imprévues avec des trottoirs (mais on y reviendra). Alors, est-ce que l’héritier du Lundi 26 mérite vraiment sa réputation ? C’est ce qu’on va voir dans ce test du Moustache Lundi 27 basé sur une utilisation intensive au quotidien.
De 2012 à 2022 : l’évolution d’un classique
Le Lundi est LE vélo qui a fait le succès de Moustache depuis son lancement en 2012. À l’époque, proposer un vélo électrique urbain au look soigné et assemblé en France, c’était un pari osé. Mais comme dirait l’autre, « dans la vie, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous ». Et le rendez-vous entre les cyclistes urbains et le Lundi a fait mouche : le vélo s’est imposé comme une référence, notamment grâce à son fameux guidon en « M » devenu signature de la marque.
En 2022, Moustache a fait le grand saut en modernisant complètement son best-seller. Exit la batterie qui faisait office de sac à dos sur le porte-bagages, bonjour l’intégration dans le cadre. Les roues passent en 27,5 pouces (d’où le nom Lundi 27), le cadre est repensé… Une évolution majeure qui donne naissance à une gamme complète de vélos urbains électriques.

La gamme Lundi 27 en détail
Aujourd’hui, Moustache propose 6 versions du Lundi 27, chacune avec ses spécificités :
- Lundi 27.1 (2699€) : La version d’entrée de gamme avec moteur Bosch Active Line Plus. C’est celle que nous testons ici.
- Lundi 27.2 (2999€) : Même base mais avec un moteur plus puissant, le Performance Line.
- Lundi 27.3 (3299€) : Version musclée avec moteur Performance Line 75 Nm et batterie plus généreuse à 500Wh.
- Lundi 27.4 (3499€) : Le changement de vitesses se fait à l’arrêt grâce au moyeu interne Nexus 5.
- Lundi 27.5 (3799€) : La transmission devient super fluide avec le système Enviolo et on gagne un bel écran couleur (le Kiox 300).
- Lundi 27.6 (4299€) : La Rolls avec transmission par courroie (plus de chaîne à graisser) et un grand écran Kiox 500.
Design et Construction : entre robustesse et élégance
Un look qui assume ses choix
Premier contact avec le Lundi 27 : c’est un vélo qui ne passe pas inaperçu. Moustache assume pleinement les lignes imposantes de son cadre col de cygne, avec notamment un tube diagonal massif qui accueille la batterie. Le look divise : certains adorent son allure robuste qui dit « je suis là pour bosser, pas pour faire joli », d’autres le trouvent un peu trop mastoc. Une chose est sûre : l’intégration est soignée, avec des câbles parfaitement dissimulés dans le cadre, aucune trace de soudure visible et des garde-boue tubulaires en aluminium qui participent à l’esthétique générale.
Le choix des couleurs mérite une mention spéciale. Notre version Terracotta conserve son éclat après 3 ans d’utilisation quotidienne, même si quelques chocs inévitables ont laissé des traces noires sur la peinture orange. Comme le disent les réparateurs Roulez Jeunesse : « les bosses, c’est la preuve que le vélo vit ! ». Les autres coloris (Noir brillant, Curry, Pastel Green, Midnight Blue) offrent un choix intéressant pour tous les goûts.

Une construction française qui tient la route
Assemblé en France dans l’usine vosgienne de la marque, le Lundi 27 respire la qualité. Les soudures sont propres, les pièces s’assemblent parfaitement. Après 3 ans d’utilisation quotidienne, le vélo vieillit normalement : quelques traces de rouille apparaissent sur les leviers de freins (merci la vie en bord de mer !), la chaîne et la cassette ont été changées comme sur n’importe quel vélo bien utilisé. Rien d’anormal pour un vélo qui roule vraiment.
Le fameux guidon en « M » : confort et compromis
Le guidon iconique de Moustache, comme un emblème, n’est pas qu’un effet de style. Il offre une position de conduite exceptionnelle : dos droit sans être trop vertical, regard naturellement haut sur la circulation, mains parfaitement positionnées sur les poignées. C’est le genre de détail qui change tout quand on passe 30 minutes sur le vélo chaque matin.
Ce confort a un prix : le guidon rigide et sa forme particulière compliquent l’installation d’accessoires. Impossible par exemple de mettre un support smartphone au centre. La sonnette d’origine est basique, mais la remplacer demande un peu d’ingéniosité vu le diamètre particulier du guidon.
Petit détail étonnant : le vélo a tendance à « guidonner » quand on lâche le guidon. Pas vraiment un problème puisqu’on n’est pas censé faire du vélo sans les mains (n’est-ce pas les enfants ?), mais surprenant sur un vélo de cette gamme.


Les spécifications techniques dans le détail
La partie mécanique : du solide partout
Le Lundi 27.1 fait dans le classique efficace avec des composants éprouvés :
Le cadre :
- Aluminium robuste en taille unique
- Adapté aux cyclistes de 157 à 190 cm
- Poids total : 25.3 kg
- Capacité de charge maximale : 150 kg
La transmission :
- Dérailleur Shimano Deore XT 10 vitesses
- Chaîne renforcée spéciale VAE
- Large plage de développement pour affronter toutes les côtes
Les freins :
- Shimano MT200 à disque hydraulique
- Excellent dosage du freinage
- Pas de fading (perte de puissance) même sous la pluie
Les roues et pneus :
- Format 27.5″ à l’avant comme à l’arrière
- Pneus Schwalbe Super Moto-X en 2.40 de large, type « pneus ballons »
- Excellent compromis confort/rendement




La partie électrique : Bosch aux commandes
Le cœur électrique du Lundi 27.1 est 100% Bosch, une valeur sûre du secteur :
Le moteur :
- Bosch Active Line Plus de 250W
- Placé dans le pédalier (et non dans la roue)
- 50 Nm de couple (la force de rotation que peut fournir le moteur pour vous aider à pédaler)
- 4 modes d’assistance : Eco, Tour, Sport et Turbo
- Assistance progressive et naturelle
- Parfait pour un usage urbain
La batterie :
- Bosch 400Wh intégrée dans le cadre
- Amovible avec une clé (la même que l’antivol, malin)
- Autonomie réelle selon le mode choisi :
- 60-70km en mode Tour
- 45-50km en mode Turbo
- Jusqu’à 90-100km en mode Eco
- Recharge complète en 4h environ
L’écran et les commandes :
- Écran Bosch Intuvia central
- Affichage clair de la vitesse, l’autonomie, le mode
- Commandes au pouce ergonomiques pour changer de mode facilement
Pas de connectivité sur cette version 27.1 – il faudra passer aux versions supérieures pour avoir un vélo « smart » avec GPS et autres fonctionnalités connectées.




Sur la route : 3 ans de vélotaf et plus si affinités
Le quotidien d’un vélotaffeur
En ville, la position naturelle inspire confiance immédiatement. Le moteur Bosch accompagne chaque mouvement avec douceur – on oublie vite qu’on est sur un vélo électrique. Entre les quatre modes d’assistance (Eco, Tour, Sport et Turbo), on trouve toujours le bon niveau selon son humeur et son trajet. Le mode Eco suffit souvent pour les trajets quotidiens. En mode Turbo, le vélo devient plus nerveux tout en restant limité à 25km/h.
Le gabarit imposant se fait oublier une fois en mouvement, même si les 25.3kg se rappellent à vous dans les escaliers ! Pour les voyages en train (que je fais au moins une fois par mois), il faut anticiper : le vélo n’est pas le plus facile à manœuvrer dans les couloirs étroits des TGV. Mais une fois la technique maîtrisée, ça passe.
L’histoire du trottoir récalcitrant
Petit aparté sur la réparabilité du bestiau. Un jour, après une rencontre un peu trop rapprochée avec un trottoir particulièrement sournois (non, je ne regardais pas mon téléphone, qu’est-ce qui vous fait dire ça ?), les câbles du moteur ont décidé de prendre leur indépendance. 200€ de réparation plus tard, j’ai pu constater que l’avantage d’avoir un vélo équipé de composants standards connus, c’est que n’importe quel vélociste revendeur Bosch peut le réparer. Moralité : même quand on fait une bêtise, le Lundi encaisse.
Transport : le couteau suisse à deux roues
La capacité de transport est un vrai plus quand on s’équipe bien. Le porte-bagages arrière compatible MIK HD permet d’installer :
- Un siège enfant
- Une caisse de transport
- Des sacoches latérales standards (pas en même temps que le siège enfant par contre)
Le porte-bagages avant (en option) offre une capacité supplémentaire, mais il masque partiellement le phare – un défaut de conception assez agaçant quand on roule de nuit. Malgré ce petit défaut, le vélo peut se transformer en véritable mini-cargo pour les courses ou les sorties en famille.
Les deux porte-bagages étant compatibles MIK, cela permet de clipser et déclipser très rapidement les différents accessoires pour reconfigurer votre vélo à l’envie. On met la caisse avant en cas de grosses courses, on l’enlève le reste du temps. On clipse un siège enfant au besoin (car MIK HD) puis on change par une caisse quand les enfants sont déposés. Bref, tout ça est très fluide. Vous l’aurez compris, j’adore le piment d’espelette le système MIK.




Entretien : du classique
Après 3 ans d’utilisation intensive, voici le bilan entretien :
Remplacements effectués :
- Plaquettes de freins à intervalles réguliers
- Chaîne et cassette changées après 2 ans
- Les câbles moteur suite à l’accident
- Quelques réglages de dérailleur
- Le levier de frein gauche, au moment d’écrire ces lignes…
C’est finalement assez classique pour un vélo utilisé quotidiennement.
Usure normale :
- Légère rouille sur les leviers de freins (merci l’air marin)
- Quelques traces sur la peinture
- Poignées un peu usées mais toujours confortables
Vous pourrez d’ailleurs comparer les photos du vélo ci dessous. Certains sont 4 km après l’acquisition, les autres sont 5600km après…
Les plus et les moins après 3 ans d’utilisation
On aime :
- Confort de conduite exceptionnel grâce au guidon en M
- Fiabilité mécanique à toute épreuve
- Moteur Bosch doux et efficace
- Excellente autonomie en usage réel
- Freinage puissant et endurant
- Bonne capacité de transport avec les bons accessoires
- Modulable facilement grâce au MIK
- SAV et pièces facilement disponibles
- Assemblage français de qualité
- Look distinctif qui vieillit bien
On aime moins :
- Poids conséquent qui complique le transport
- Placement de l’éclairage avant incompatible avec le porte-bagages
- Guidon qui complique l’installation d’accessoires
- Tendance à guidonner sans les mains
- Prix qui reste élevé même en entrée de gamme
En résumé : notre avis sur le Moustache Lundi 27
Le Lundi 27 est avant tout un excellent vélo électrique urbain pour un usage quotidien. Son véritable point fort ? La fiabilité à toute épreuve. Construction solide, composants éprouvés, confort jour après jour… c’est un vélo fait pour durer, qui encaisse sans broncher les aléas d’une utilisation intensive.
La position de conduite naturelle et sécurisante en fait un choix parfait pour ceux qui veulent passer sereinement au vélotaf. Le moteur Bosch, même dans sa version « basique » Active Line Plus, remplit parfaitement son office en ville. La capacité à transporter enfants et courses en fait un véritable remplaçant de voiture pour les trajets urbains.
Certes, il a ses défauts : son poids imposant, quelques choix de conception discutables comme le placement du phare avant, l’impossibilité de combiner siège enfant et sacoches… Mais ces points sont largement compensés par ses qualités au quotidien.
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