Si on vous dit chaucidou, ça vous parle ? Non ? Pas de souci. Roulez Jeunesse est là pour vous présenter cette évolution urbaine pour nos chers deux-roues !
Le chaucidou, ou chaussée à voie centrale banalisée (CVCB), est une solution d’aménagement dont l’objectif est de rendre les déplacements plus sûrs et agréables en agglomération. Avec une signalisation au sol renforcée, le chaucidou doit permettre une meilleure cohabitation avec les conducteurs de véhicules et les piétons, le chaucidou se veut être une solution facile à mettre en place. Qu’est-ce que le chaucidou ? Est-ce vraiment efficace ? Allez, en selle ! 🚴♀️
Chaucidou, késako ? 🤔
Non, ce n’est pas un plat typique d’une région reculée de France, ni un nom d’oiseau rare. Le chaucidou, c’est tout simplement un acronyme pour « CHAUSsée pour les CIrculations DOUces ». En clair, c’est une chaussée partagée à voie centrale banalisée entre les cyclistes et les automobilistes. A la différence de nombreuses pistes cyclables, il n’y a pas de séparation physique entre les voitures et les vélos : c’est de la signalisation au sol (de la peinture donc) qui indique les voies de chacun. Conçue pour favoriser les déplacements à vélo, c’est un peu comme une colocation bien pensée entre ceux qui préfèrent pédaler et ceux qui roulent à quatre roues. Mais comme toutes les colocs’, ça a ses limites !
Le chaucidou, une voie de partage 🛣️
Le principe du chaucidou est simple. Imaginez une route où les véhicules à moteur ont un espace de circulation réduit pour laisser une large bande de chaque côté, dédiée aux cyclistes. Ces bandes, ce sont des zones prioritaires pour les vélos. Les voitures peuvent les emprunter en cas de nécessité (par exemple, pour éviter une collision avec une autre voiture venant en face), mais elles doivent céder la place aux cyclistes.
La voie centrale est banalisée, c’est-à-dire qu’elle n’a pas de marquage spécifique pour chaque sens de circulation des voitures. Les automobilistes doivent donc partager cette voie centrale et s’adapter aux cyclistes présents sur les bandes latérales. Cet aménagement veut encourager une cohabitation plus douce, où voitures et vélos apprennent à mieux se comprendre… sans faire de zigzags !
Le CEREMA, Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, recommande fortement ce type d’aménagement pour améliorer la sécurité routière des cyclistes tout en fluidifiant la circulation automobile. Le chaucidou est un exemple d’infrastructure promue par le CEREMA pour favoriser les circulations douces et durables.
Le chaucidou en action 🚦
Si vous vous baladez dans certaines villes françaises, vous pourriez déjà rencontrer ces fameuses chaussées à voie centrale banalisée. Par exemple, à Strasbourg, Lyon, ou encore Nantes, plusieurs rues sont aménagées avec ce dispositif.
Dans le département de la Gironde, le chaucidou a fait son apparition sur certaines routes rurales, et c’est comme si la campagne avait décidé de se mettre au vert… mais version cycliste ! Grâce à ces aménagements, l’objectif est que les cyclistes puissent enfin pédaler en toute sécurité, tout en rendant les routes plus sûres pour tout le monde. Et cerise sur le guidon, ces chaucidous ne veulent pas simplement réduire les accidents, mais faire aussi de la Gironde un exemple de mobilité durable, respectueuse de l’environnement… et des mollets !
Chaucidou : les avantages
- Sécurité avant tout ! Le chaucidou permet de réduire la vitesse des voitures, car celles-ci doivent être attentives aux cyclistes. Résultat : moins d’accidents et une meilleure coexistence sur la route.
- Amélioration du trafic : En plus d’améliorer la sécurité des cyclistes, les chaucidous favorisent une meilleure fluidité du trafic en réduisant la vitesse des véhicules motorisés. Résultat : moins de pilotes de Formule 1 en ville, et plus de tranquillité pour tout le monde.
- Faible coût d’aménagement. Pour les communes, la mise en place de chaucidous est souvent moins coûteuse et moins compliquée que la création de pistes cyclables séparées. Un petit coup de peinture au sol, quelques panneaux bien placés, et hop, une route ordinaire devient un chaucidou tout neuf. C’est rapide et ça fait un bien fou au porte-monnaie des collectivités.
- Flexibilité : le Chaucidou peut devenir une solution sur les axes où la mise en place d’une piste cyclable dédiée est trop complexe, trop chère ou impossible. Cela permet, dans ces cas là, d’avoir un aménagement cyclable et de sensibiliser les automobilistes.
Chaucidou : la fausse bonne idée ?
- Du maquillage : on vient de le dire, le Chaucidou, ce n’est que de la peinture. Il n’existe aucune séparation physique entre vous et les voitures. Vous êtes donc à la merci du comportement des automobilistes et vous ne maîtrisez pas réellement votre propre sécurité… gênant !
- Un partage très déséquilibré : si on entend beaucoup parler de “partage” de la chaussée, les cyclistes rient jaune : comment un vélo de 10 kg peut-il sereinement cohabiter avec un objet métallique de 5 mètres de long, 2 mètres de large et pesant 2 tonnes ? Chaque dépassement ou interaction se finit par un frisson du cycliste…
- Solution de facilité : si le Chaucidou peut être une bonne réponse quand aucune solution alternative n’existe, cela représente aussi une option de facilité pour les communes qui, sous couvert de favoriser les mobilités douces, se contente d’un peu de peinture pour faire joli.
- Personne n’y comprend rien : si nous devons faire un article sur les Chaucidou pour les expliquer, c’est bien qu’il y a un souci ! Mal expliqué et mal compris, ce nouvel aménagement risque pour le moment d’agacer les cyclistes et les automobilistes…
Roulez cool : 4 conseils pour rouler en toute sécurité sur un chaucidou
- Restez vigilant. Oui, la chaussée à voie centrale banalisée est censée être votre zone de confort, mais un œil sur les voitures et l’autre sur la route (bon, pas littéralement !) ne fait jamais de mal. Surtout, anticipez les réactions des automobilistes au maximum, les Chaucidou sont mal compris et peuvent générer des réactions surprenantes
- Respectez les autres usagers. Comme dans une colocation : tout le monde doit faire sa part pour que ça se passe bien. Un petit signe de la main pour remercier une voiture qui vous laisse passer, ça ne coûte rien, mais ça fait toujours plaisir, et ça peut même éviter quelques coups de klaxon agacés.
- Équipez-vous correctement. Lumières, casque et gilet réfléchissant : non, ce n’est pas pour un défilé de mode des années 80, mais pour être bien visible, surtout la nuit, que vous rouliez sur un chaucidou ou ailleurs.
- Respectez le code de la route. Les chaucidous ne dispensent pas de respecter les règles de circulation. Les cyclistes doivent rouler à droite et signaler leurs intentions avec les bras pour informer les automobilistes. Roulez à droite, signalez vos intentions, et tout se passera comme sur des roulettes (littéralement) !
Le Chaucidou est donc un nouvel aménagement souhaitant faire cohabiter vélos et voitures sur les routes urbaines. Vous roulez sur la même voie, les bandes cyclables vous donnent la priorité et les voitures doivent s’adapter à votre présence. Si nous saluons l’objectif ambitieux, nous déplorons la réalité terrain : un aménagement incompris, utilisé à toutes les sauces par les communes (quand il devrait rester exceptionnel) et qui ne sécurise pas réellement les cyclistes. Pire, nous pensons qu’il continue de creuser le fossé entre automobilistes et cyclistes en créant des incompréhensions, des situations dangereuses et de nombreux conflits d’usage.
Soyez bien prudents quand vous roulez sur un Chaucidou, à vélo comme en voiture !
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