Et si un seul vélo pouvait remplacer toute votre collection ? Pas besoin d’un vélo de route pour le dimanche matin, d’un gravel pour les chemins, d’un randonneur pour les voyages… Un seul vélo, ingénieusement conçu, capable de se transformer en moins de 20 minutes pour passer d’une personnalité à l’autre. Science-fiction ? Pas du tout ! C’est exactement le défi fou que vont relever 20 artisans français lors du Concours de Machines 2026, du 23 au 27 septembre en Maurienne.
Rendez-vous au pied du mythique col du Galibier pour assister à la renaissance d’un événement centenaire qui pousse l’artisanat vélo français dans ses retranchements. Accrochez-vous, ça monte (2085 mètres de dénivelé positif pour être précis) !
Le Concours de Machines, c’est quoi exactement ?
Un événement centenaire qui renaît de ses cendres
Imaginez : nous sommes en 1903, l’industrie du cycle bat son plein, et les petits artisans français veulent prouver que leurs vélos sur mesure surpassent la production de masse. Ils créent le Concours de Machines, une compétition où chaque « constructeur » (comme on appelait les framebuilders à l’époque) conçoit un vélo unique pour un parcours exigeant. L’événement connaît son âge d’or entre 1934 et 1949, avec des noms légendaires comme René Herse ou Jo Routens.
Puis… plus rien pendant près de 70 ans. L’industrialisation du cycle a eu raison de cette tradition. Jusqu’en 2016, où l’Association des Artisans du Cycle (AAC) décide de ressusciter ce concours mythique. Et depuis ? Chaque édition pousse les limites de l’ingéniosité artisanale, avec des cahiers des charges toujours plus audacieux.
Un challenge qui met les neurones à rude épreuve
Le principe est simple… en apparence : concevoir LE vélo parfait selon un cahier des charges ultra-précis, puis le mettre à l’épreuve sur un parcours de deux jours en conditions réelles. Mais le diable se cache dans les détails ! Chaque édition impose des contraintes techniques qui feraient pâlir un ingénieur de la NASA :
- Poids maximum : 8,8 kg en configuration route (autant dire une plume)
- Équipements obligatoires : éclairages, kit de réparation, bagagerie pour bivouac
- Performance attendue : capable de grimper un col alpin ET de dévaler des sentiers techniques
- Évaluation : par un jury d’experts + des cyclistes locaux qui testent les machines en conditions réelles
Et cette année, le cahier des charges franchit un cap avec deux innovations majeures : l’accessibilité (en partenariat avec la Fédération Française Handisport) et le Concours OFF dédié aux vélos cargo. Mais on y reviendra !

Concours de Machines 2026 : « Un seul vélo pour les gouverner tous »
Le défi de la transformation : 20 minutes chrono !
L’édition 2026 pose une question philosophique (et très concrète) : pourquoi posséder 5 vélos quand un seul, bien pensé, pourrait suffire ? Dans un monde où l’hyper-spécialisation règne (un vélo pour le route, un pour le gravel, un pour le bikepacking…), le Concours prend le contre-pied total.
Le défi : concevoir un vélo « multipersonnalité » capable de se transformer rapidement pour passer :
- D’une machine de route rapide et efficace
- À un explorateur robuste prêt pour l’aventure hors-route
- En moins de 20 minutes !
Et attention, cette transformation sera chronométrée à mi-parcours par le jury. Dépassement du temps imparti ? Adieu le podium principal (même si vous pourrez toujours briguer les prix spéciaux).
Total liberté sur la méthode de transformation
Les artisans ont carte blanche pour imaginer la métamorphose de leur machine. Géométrie modulable ? Liaison au sol adaptable ? Poste de pilotage évolutif ? Tout est permis, du moment que c’est simple, rapide et ingénieux.
Concrètement, ça peut se traduire par :
- Des roues interchangeables (pneus route 32 mm → pneus chemin 40 mm minimum)
- Un guidon modulable (route aéro → gravel flare)
- Une géométrie ajustable (course → confort)
- Des systèmes de bagagerie transformables
L’enjeu ? Prouver qu’un seul vélo, fiable et sobre, peut remplacer toute une armada. Une philosophie qui résonne fort à l’heure où l’on parle sobriété et consommation responsable.

Maurienne 2026 : un terrain de jeu alpin mythique
Le Galibier, géant des Alpes et épreuve de vérité
Impossible de parler du Concours de Machines 2026 sans évoquer son cadre : la Maurienne et le col du Galibier. Pour les amateurs de vélo, ces noms font rêver (ou trembler). Culminant à 2 642 mètres, le Galibier n’est pas n’importe quel col : c’est une légende du Tour de France, un monument du cyclisme mondial.
Mais au-delà du mythe sportif, la Maurienne a une histoire cycliste méconnue et fascinante. Dans les années 1980-90, les Cyclos Muletiers, pionniers du VTT français, ont sillonné ces pentes avec des machines rudimentaires et un esprit de débrouillardise remarquable. Leur héritage colle parfaitement à l’ADN du Concours : inventivité, ténacité, sobriété et plaisir brut de repousser ses limites.
Un parcours qui ne fait pas de cadeau pour le Concours de Machines 2026
Le programme du week-end ? Accrochez-vous :
📅 Vendredi matin : départ de Saint-Michel-de-Maurienne
- Montée mythique : col du Télégraphe + col du Galibier
- 34,8 km d’ascension, 2 085 m de dénivelé positif (oui, vous avez bien lu)
- Machine en configuration « route-performance » sans bagages
- Épreuve chronométrée → Prix du meilleur grimpeur à la clé
⏱️ Au sommet : la fameuse phase de transformation (20 minutes max)
- Les vélos cargo du Concours OFF amènent le matériel de transformation
- Passage de la personnalité « route » à « aventure-chemins » avec bagagerie complète
🏕️ Vendredi après-midi/soir : descente vers le bivouac en altitude
- Parcours hors-route varié et exigeant
- Nuit sous les étoiles avec le matériel embarqué
📅 Samedi matin : retour en vallée
- Profil majoritairement descendant
- Portion chronométrée → Prix du meilleur descendeur
- Retour obligatoire à Saint-Michel avant 11h

Les grandes nouveautés du Concours de Machine 2026 : inclusion et cargo
Une première historique : l’accessibilité au cœur du cahier des charges
Pour la toute première fois de son histoire (et c’est énorme), le Concours de Machines intègre l’accessibilité comme critère OBLIGATOIRE. En collaboration avec la Fédération Française Handisport (FFH), l’AAC impose une contrainte qui devient un véritable terrain d’innovation :
🔧 Obligation technique : un système de déclipsage de sacoches à une seule main
Pourquoi c’est génial ? Parce que cette contrainte, loin d’être une limitation, pousse les artisans à collaborer avec des fabricants de bagagerie pour inventer des solutions simples, robustes et intelligentes. Un prix spécial récompensera d’ailleurs la meilleure innovation en la matière.
Et ce n’est que le début ! Les artisans sont encouragés à aller plus loin avec des adaptations optionnelles :
- Système d’hydratation pour personne hémiplégique ne pouvant lâcher le guidon
- Dispositif facilitant l’équilibre à l’arrêt (jambe peu fonctionnelle)
- Système d’indication de direction à un seul bras
- Réglage de la sensibilité de la direction selon la vitesse
Le message est clair : le vélo artisanal peut et doit contribuer à démocratiser la pratique, la rendre plus juste et accessible à tous. Chapeau bas !
Le Concours OFF : les vélos cargo s’invitent à la fête
Autre révolution de cette édition : les vélos cargo ont leur propre concours, avec cahier des charges spécifique et podium dédié. L’objectif ? Prouver qu’un cargo n’est pas qu’un vélo urbain, mais une machine d’exploration capable de performances inattendues.
Le défi des cargo artisanaux :
- Transporter des denrées fragiles sans les casser (œufs, bouteilles en verre)
- Rouler sur tous terrains : route ET pistes
- Passer sur des passerelles étroites (moins d’un mètre !)
- Intégrer une adaptation pour personne en situation de handicap (pilote ou passager)
- Poids max : 27 kg (batterie et moteur inclus si VAE)
- Charge utile : 70 à 120 kg
Leur mission durant le Concours : acheminer le matériel de transformation des candidats, collecter les denrées pour le bivouac dans les fermes de la vallée. Une vraie aventure logistique qui met en valeur la richesse agricole et humaine de la Maurienne tout en incarnant une approche respectueuse du territoire.
Qui sont ces artisans qui relèvent le défi du Concours de Machine ?
Les framebuilders, architectes du sur-mesure
Un framebuilder (ou cadreur en français), c’est un peu l’équivalent d’un horloger dans le monde du vélo. Ces artisans passionnés conçoivent et assemblent des cadres sur mesure, souvent à la main, avec des techniques ancestrales comme le brasage à l’argent ou le TIG (soudure sous atmosphère inerte).
Leur atelier ? Un mélange fascinant entre forge médiévale et laboratoire high-tech : tubes en acier Reynolds ou Columbus, pattes de cadre sur-mesure, finitions au millimètre près. Chaque vélo est unique, pensé pour un cycliste précis, avec sa morphologie, son style de pédalage, ses rêves d’évasion.
Des noms qui comptent dans le petit monde de l’artisanat vélo
L’édition 2024 (qui s’est déroulée dans les Pyrénées avec montée jusqu’au Pic du Midi) a sacré Roubam Cycles en première place, suivi de Jolie Rouge Cycles et Cycles Khelonys. Des ateliers français reconnus pour leur excellence technique et leur créativité débordante.
Lors de l’édition 2019, intégrée au mythique Paris-Brest-Paris (la plus ancienne et prestigieuse épreuve de cyclotourisme au monde), des légendes vivantes comme Cycles Alex Singer et Cycles Grand Bois (constructeur japonais admirateur de la tradition française) ont participé. Le pilote japonais de Grand Bois a bouclé les 1200 km sans assistance en 76h33 sur sa machine artisanale. Respect !
Cycles Manivelle, atelier strasbourgeois, témoignait après l’édition 2022 : « Le Concours, c’est parler de nos joies, nos doutes, nos désirs, nos difficultés. C’est un moment où cette sphère trop virtuelle des réseaux sociaux devient palpable et réelle. »

Une philosophie à contre-courant : moins de vélos, plus d’intelligence
Concours de Machines 2026 : fini l’hyper-spécialisation, place à la polyvalence raisonnée
Soyons honnêtes : dans le petit monde du cyclisme, on connaît tous la fameuse règle du « N+1 » (le nombre idéal de vélos = ceux que vous possédez + 1). Un vélo de route pour la performance, un gravel pour les chemins, un cyclocross pour la boue, un randonneur pour les voyages, un urbain pour le quotidien… Et on ne parle même pas du VTT, du vélo de piste, du BMX…
Le Concours de Machines 2026 casse ce schéma avec une question simple mais radicale : et si on revenait à l’essentiel ?
L’édition 2026 cherche à démontrer qu’un seul vélo, ingénieusement conçu, peut offrir :
- La performance sur route (légèreté, aérodynamisme)
- L’agilité pour les sentiers (robustesse, adhérence)
- La fiabilité pour le voyage (confort, capacité de charge)
Sans renoncer à l’élégance, l’efficacité ou le plaisir de rouler. C’est ambitieux ? Carrément. C’est utopiste ? Les artisans français vont prouver que non !
Sobriété et innovation : les deux faces d’une même médaille
Cette approche résonne fort à l’heure où les mots sobriété, durabilité, consommation raisonnée sont sur toutes les lèvres. Le Concours envoie un message limpide :
✅ Acheter moins, mais mieux
✅ Privilégier la qualité et la modularité
✅ Valoriser le savoir-faire artisanal local
✅ Penser l’objet vélo dans la durée (réparable, évolutif, transmissible)
C’est l’exact opposé de l’obsolescence programmée et du marketing qui nous pousse à renouveler notre matériel tous les deux ans. Un vélo artisanal bien conçu peut durer toute une vie (voire plusieurs générations) avec un entretien approprié.
2026 : l’année où l’évaluation devient humaine
Fini les grilles de notation complexes
Grosse nouveauté de cette édition : plus aucun système de notation. Les éditions précédentes ont montré les limites de grilles trop complexes : coefficients multiplicateurs, bonus/malus, tableaux interminables… Résultat ? Incompréhension des candidats ET du public, évaluations parfois éloignées de l’esprit même du Concours.
En 2026, le jury privilégie l’échange, l’écoute, l’intention et la cohérence. L’humain reprend sa place centrale — et non plus les mathématiques. Les machines seront évaluées sur :
🔍 La pertinence de la réponse au cahier des charges
🔍 L’ingéniosité des solutions techniques
🔍 La qualité de l’exécution artisanale
🔍 La philosophie portée par le projet
🔍 Le ressenti des testeurs (cyclistes locaux + membres du jury)
Un retour aux fondamentaux qui devrait redonner toute sa noblesse à l’évaluation artisanale.
Les prix spéciaux qui pimentent le Concours de Machines 2026
Au-delà du podium principal (1er, 2e et 3e prix), plusieurs trophées récompensent des aspects spécifiques :
🏆 Prix du meilleur grimpeur (montée Galibier chronométrée)
🏆 Prix du meilleur descendeur (descente chronométrée samedi)
🏆 Prix de la meilleure solution de bagagerie (collaboration cadreur/bagagiste)
🏆 Prix de l’accessibilité (innovation handisport)
🏆 Prix de l’inventivité
🏆 Prix de la création responsable (délivré par l’ADEME)
Et évidemment, le podium du Concours OFF pour les vélos cargo !
Comment participer (ou suivre) le Concours ?
Pour les artisans : une présélection exigeante
Le Concours de Machines accueille jusqu’à 20 candidats (avec marge de ±20% selon le nombre de candidatures). Français comme étrangers peuvent postuler, à condition de respecter le cahier des charges.
📅 Date limite d’envoi du pitch : 4 janvier 2026
Le pitch (écrit ou vidéo) doit expliquer l’esprit de la machine et démontrer que le projet atteint minimum 80% des critères obligatoires du cahier des charges. Une commission de l’AAC (composée de membres non-candidats) assure une présélection neutre et experte.
Pour le grand public : restez connectés !
En attendant plus d’infos sur la possibilité d’assister aux épreuves, vous pouvez déjà :
📱 Suivre les réseaux sociaux : #ConcoursDeMachines #ArtisansDuCycle
🌐 Consulter le site officiel : Association des Artisans du Cycle
L’ambiance promet d’être électrique entre les épreuves chronométrées, les tests en conditions réelles, l’exposition des vélos et les échanges avec les artisans passionnés !
Pourquoi cet événement mérite votre attention
Le Concours de Machines 2026, c’est bien plus qu’une compétition de vélos. C’est :
🎨 Une vitrine du savoir-faire artisanal français (qui rayonne bien au-delà de nos frontières)
🔬 Un laboratoire d’innovation où naissent les solutions cyclables de demain
🌍 Un manifeste pour une pratique plus sobre et raisonnée du vélo
♿ Un engagement concret pour l’accessibilité et l’inclusion
🏔️ Une aventure humaine dans l’un des plus beaux cadres alpins
Si vous aimez le vélo, l’artisanat, l’innovation ou simplement les belles histoires de dépassement de soi, notez ces dates dans votre agenda : 23-27 septembre 2026, Saint-Michel-de-Maurienne. Rendez-vous au pied du Galibier pour assister à la métamorphose de 20 vélos uniques qui, peut-être, dessineront le futur de la mobilité cyclable.
Et qui sait ? Après avoir découvert ces machines extraordinaires, vous regarderez peut-être votre collection de vélos d’un œil nouveau… 😉
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