L’histoire du Tour de France féminin en 5 dates
Le Tour de France c’est LE rendez-vous incontournable de tous les fous du guidon. Si les grands coureurs ne manquent pas, on entend moins souvent parler des coureuses… Et pour cause, le Tour de France féminin jouit d’une histoire un peu difficile à suivre.
Pour vous la raconter, on s’est arrêté sur 5 dates qui ont façonné l’histoire de cette course au féminin. Spoiler : au début c’est un peu énervant, mais on le promet, le happy end est de qualité !
1955 : Route & déroute
C’est en septembre 1955, 53 ans après le premier Tour de France, qu’un premier Tour de France Féminin prend place. Sur la ligne de départ, une quarantaine de femmes déterminées à parcourir à vélo les 400 kilomètres qui les séparent de la ligne d’arrivée.
Après 5 étapes, dont une course contre la montre, Millie Robinson remporte cette première édition avec une cadence moyenne de 38 km/h.
Si à la télévision on entend parler d’un “tout petit tour (…) qui deviendra grand”, les présentateurs se trompent. Très vite, on apprend que l’événement ne sera pas renouvelé.
Dans la presse, les avis se bousculent. Bien souvent, ils sont empreints d’une mesquine touche de sexisme. Par exemple, à l’époque, on peut lire dans l’Équipe que « Le bon sens a triomphé », ou encore que les coureuses « devront se contenter du cyclotourisme, qui correspond beaucoup plus à leurs possibilités musculaires ». Oui on vous l’accorde c’est ni très sympa, ni très marrant, mais bon, c’est très vieux, ne leur en tenons pas rigueur. ?
1984 : Remise en selle
En 1984, après une longue attente de presque 30 ans, les coureuses du Tour de France féminin remontent en selle.
Le nouveau parcours suit celui des hommes, mais seules 36 participantes sont autorisées, quand leurs homologues masculins qui concourent environ au nombre de 170, le nombre de participantes est plafonné à 36.
Dans les années 80, les choses ont changé. La presse met toujours en avant le tour de France masculin. Mais sur les pistes cyclables, on reconnaît de plus en plus de légitimité aux femmes.
Un changement que l’on doit entre autres aux performances :
- De Maria Canins, italienne qui remporte la compétition deux fois d’affilées
- Et de Jeannie Longo, française qui s’impose à la tête du peloton 3 fois de suite.
Par manque de soutien économique, cette compétition prend fin en 1989. S’ensuit une période assez trouble pour le cyclisme féminin français.
1990–2009 : Des années d’errances
Dès 1992, l’ASO, l’organisation qui organise le tour de France, tourne le dos aux femmes pour se concentrer sur le Tout de France homme, projet qui marche bien mieux financièrement.
Des figures du milieu font alors en sorte de s’organiser pour faire subsister le cyclisme professionnel féminin. Entre 1992 et 1998, le Tour Cyclisme Féminin est créé par Jeannie Longo et Pierre Boué.
L’ASO, refuse que le terme de “tour” soit associé à une autre compétition cycliste que celle du Tour de France masculin. L’évent sera donc rebaptisé : La Grande boucle féminine internationale. Cette course sera disputée de 1998 à 2009. Toujours d’après des restrictions imposées par l’ASO, la Grande Boucle ne décernera pas de maillot jaune à la cycliste gagnante, mais un maillot d’or.
Le projet, très mal géré, va disparaître à cause d’un manque d’organisation qui nuira à son image et à sa réputation.
2014 : La Course by le Tour
En 2013, une pétition de plus de 90 000 signatures est divulguée. Elle réclame le retour d’une course d’envergure pour les femmes cyclistes.
A défaut d’un retour du Tour de France féminin, en 2014, l’ASO lance : La Course by Le Tour. Il s’agit d’une épreuve de course à vélo sur une journée. La course, réservée aux femmes, a lieu en parallèle du Tour de France, qui lui, est toujours réservé aux hommes.
2022 : Le retour en grâce ?
En 2022, l’annonce tant attendue est enfin faite : les organisateurs du tour de France comptent enfin réintroduire un Tour de France Féminin.
Mais pour que le projet soit pérenne – et ne connaisse pas le destin éclair des éditions précédentes – il faut qu’il soit économiquement viable.
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Avec l’annonce d’un Tour de France féminin en 2022, c’est toute une nouvelle génération de coureuses qui s’apprête à éblouir les pistes. L’époque à laquelle nous vivons laisse présager un traitement médiatique un peu plus équitable et qui sait, peut-être même un avenir plus stable pour cette compétition que beaucoup sont prêts à soutenir. En tout cas chez Roulez Jeunesse on a hâte de découvrir toutes ces cyclistes prêtes à démontrer que les femmes et le vélo, c’est une affaire qui roule.